Cherche pas à comprendre - Sam's, Deen Burbigo

La vie a un goût amer

Fais gaffe où ça travaille par derrière

Observe toujours tes arrières ou tu finis en galère

Dans la rue, plus que des coups en traître

Plus rien à faire, plus rien à perdre, la prison c’est plus l’enfer

Tout gosse t’es plein de rêves, d’illusions

Puis la merde à la maison t’ramène vite à la raison

C’est comme on est dans la vie

On fait pas toujours ce qu’on veut

Trop d’inégalités, cause de l’illégalité, on s’en sort comme on peut

À l'école ils font tout pour que tu lâches prise

Ils disent qu’il y a pas de débouchés, pas de boulot dans les entreprises

On mise sur le hip-hop, on tente de s'éloigner des trafics

Akha frère: les flics rappliquent

Franchement, j’ai rien à me reprocher mais savoir que des potes pourraient

plonger

Me donne mal au cœur rien qu'à y songer

Et le danger, vient pas que de nous

On nous considère du mauvais côté de la barrière

Qu’est-ce que tu peux faire avec un petit frère, une mère

Qui ne peut plus travailler

C’est clair, par tous les moyens faut ramener la caille au foyer

Je fais pas de dessins

J’essaie pas de nous faire passer pour des saints

On est comme on est ce depuis qu’on est nés et c’est pas terminé

Des mecs partent, d’autres arrivent dans le circuit

Parmi eux peu finissent leurs jours vieux, heureux et remplis

J’prie pour que la situation s’améliore

Qu’on se retrouve tous plus tard dehors à rouler sur l’or

Sans effacer le passé

Je te garantis que même plein, jamais de la vie j’oublierai d’où je viens

Hé, hé, hé, c’est compris?

Jamais de la vie on oubliera d’où on vient

Cherche pas à comprendre: je dis c’que j’vis et c’que j’vois

Y’a pas qu’la mauvaise volonté qui t'écarte de la bonne voie

Perdu sur les routes du succès, je suis déter'

Mais fuis les guerres, j’ai plus d’blé

À perte mec, j'écris des textes dès qu’j’suis levé

J’décris mes rêves et grille des pét' pour m’purger

Itinéraire d’un MC réel, j’défie les règles sans budget, et tu l’sais

Un peu de purp', de kush, à 9h je me couche

J’me lève, une pipe, un pers', et puis je me recouche

Mon mode de vie est décadent, mon job de rimeur épatant

J'évolue dans la grande ville où on regarde tourner les cadrans

Mes frangins rentrent et sortent, ont pris goût au coït

Moi j’rappe avec la gouache de ceux qu’ont connu l’boulot trop vite

Par respect pour ceux qui galèrent, j’compte profiter d’ma chance

M’assurer un putain d’salaire et faire cogiter la France

Tu veux comprendre c’qu’il s’passe?

Mets ta télé sur «off»

N'écoute plus leur freestyle, et va fourrer l’nez dehors

Cherche pas à comprendre: faut qu’tu voies ça, qu’tu l’vives

Aux quatre coins d’la France, rien ne change, faut qu’on survive

Cherche pas à comprendre, cherche pas à comprendre, frère *frère*

Cherche pas à comprendre, cherche pas à comprendre, frère *frère*

Cherche pas à comprendre: faut qu’tu voies ça, qu’tu l’vives

On a la rage au ventre, et on crache ça sur disque

Cherche pas à comprendre, cherche pas à comprendre, frère *frère*

Cherche pas à comprendre, cherche pas à comprendre, frère *frère*

Au quartier tout comme dans la vie: mec tout va mal

Mais ça c’est banal

Payés en monnaie d’singe mon frère, c’est normal qu’on s’mange des grandes

bananes

La France m’a trahi, la rue m’a piégé

Pourquoi tant d’problèmes?

Papa m’a dit: «y'a rien à piger»

L’amertume, la douleur, la souffrance, la poisse dans les chromosomes

À cran, en gros le chrome on sort, pour l’honneur ou la grosse somme

Perdu devant la juge, prêt à jurer sur l’Coran

La police nous gruge: Bouna, Zyed ont été mis au courant

Les soucis creusent nos joues, pas les fossettes

Litron d’shit dans l’sac de foot, mon seum sort de la chaussette

L’ami, Brahim est sorti, Ramon est rentré

L’amour sorti par césarienne, on a l’cœur éventré

Trop sont enfermés, nos daronnes ont trop mal, sur l’block on manque de potes

Ça fait longtemps qu’la coupe est pleine, en plus on manque de bol

Pas victime, j’ai l’brassard d’une team de poissards

Cherche pas à comprendre: faut qu’tu l’vives, faut qu’tu l’voies, ça